Une petite recette (pour 4 personnes) :
Épluchez 4 bananes plantains choisies mûres à l’aide d’un petit couteau d’office. La maturité de ce fruit-légume est reconnaissable lorsque la peau est presque semblable à la banane fruit. Elle s’épluche alors plus facilement.
Émincez chaque fruit en tranches longues de 1cm d’épaisseur. Faites frire ces tranches dans un peu d’huile, égouttez sur papier absorbant. Dans une sauteuse, faites bouillir 200ml de lait de coco. Ajoutez 1 cuillère à café de notre Biguine créole, 1 petit oignon haché. Couvrez et cuisez à feu très doux 5 minutes.
Saisissez rapidement 4 escalopes de volaille que vous tenez crues à l’intérieur. Plongez les dans le lait pour terminer la cuisson, retirez et réservez sur 4 assiettes allant au four. Couvrez avec les lamelles de bananes frites et placez dans un four à 100°.
Rectifiez l’assaisonnent du lait avec un peu de sel. Ajoutez hors du feu 50g de beurre, sortez les assiettes du four, nappez le fond de l’assiette et servez aussitôt.
« kolé, séré », telle est la danse « biguine », comme le chante le groupe antillais « Kasav’ !
La béguine apparaît en 1890 en Martinique à la fin du 19e siècle. Danse emblématique de la fin de l’esclavage dans les colonies françaises quelques décennies plus tôt, elle va s’emparer de tous les couples. Car il faut être 2 pour danser la biguine, le plus près possible et que l’on soit blanc, noir, mulâtre, petit peuple ou bourgeois. Cette danse est la version créole de la polka dansée dans les salons dans la France du début 19e puis dans les faubourgs où elle est chantée et dansée avec un peu de distance entre les partenaires.
Chez les créoles, quelque soit la danse, on est beaucoup plus près et les instruments qui rythment la biguine, accentuent le mouvement des hanches des danseurs donnant à la chorégraphie une sensualité particulière. Ce rythme s’appelle le « bélé » en Martinique (belair). La rencontre musical de celui-ci avec la polka urbaine donne naissance à la biguine, dansée aux sons des tambours, chanteurs et du « ti-bwa », un morceau de bambou de grande taille fixé ou tenu sur les genoux et frappé de 2 baguettes de bois.
Très rapidement, l’instrument vedette des orchestres biguine est la clarinette. Il est alors produit en grande quantité par les lutheries françaises, pas cher, facile à transporter et avantage notable, il supporte très bien le climat tropical !!
Dès la fin du 19e, à Saint Pierre de Martinique, ville surnommée le « Petit Paris », la biguine va s’affirmer comme identitaire du peuple créole qui tient à s’affirmer politiquement et socialement face à ses anciens colons. Ces descendants métissés, descendants d’anciens esclaves, tenaient à démontrer qu’ils n’étaient de « Vieu nèg » restés dans les collines à jouer du tambour, mais une civilisation tournée vers le progrès et le 20e siècle.
Ce message est porté dans les textes des chansons qui accompagnent la danse, se modifiant peu a peu en message électoral.
Le succès de la biguine la porte en France dans les années 1920-1930. Dans les clubs parisiens, les bals, elle est jouée par des musiciens martiniquais venus à Paris et dont quelques uns deviendront célèbres.
Toujours jouée et dansée, son évolution a donnée de nouveaux styles musicaux dont le « zouk »
Elle fait partie des riches musiques créoles issues de l’Europe et depuis internationalisées dont font partie le reggae, le mambo et bien d’autres.